Bœuf mijoté en sauce à la japonaise (hayashi rice)

hayashi rice

L’hayashi rice, est un plat de bœuf en sauce mijoté au vin rouge. Il fait partie des grands classiques de la cuisine Yõshoku, ces plats d’influence occidentale créés à la fin du 19e siècle, dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprise. Très appréciée par les enfants, la cuisine Yõshoku est souvent associée à une certaine nostalgie ramenant à l’enfance et au Japon d’après guerre.

Comme le Kare rice (le riz au curry à la japonaise), il est courant de réaliser le hayashi rice à la maison, avec du « roux », c’est à dire des cubes de sauce industrielle aux multiples additifs. La recette qui suit permet de s’en passer totalement.

J’ai eu envie de goûter l’hayashi rice en lisant l’ouvrage « un sandwich à Ginza » de Yōko Hiramatsu. Comme le kare rice, on engloutit ce plat généreux à la grande cuillère, ce qui permet à la fois d’attraper une belle quantité de viande en sauce et de riz nature, la sensation en bouche est irremplaçable. J’ai d’abord pensé retrouver un goût proche du bœuf bourguignon, mais, le plat intégrant du ketchup et de la sauce worcestershire, la saveur finale est plutôt aigre douce.

Bien que comprenant des condiments et ingrédients occidentaux, le goût des plats Yõshoku est unique et typiquement japonais . Ils sont souvent riches et généreux, les recettes faisant la part belle au beurre, à la crème, au fromage et à la viande. Il est même possible de les voir combinés les uns avec les autres pour former une assiette plus que copieuse  (et parfois étonnante : je pense notamment à l’association omurice et hambagu, c’est à dire une omelette au riz, ketchup et poulet, surmontée d’un steak haché et arrosée de sauce demi-glace !).

Avant de commencer, je vous propose une petite vidéo, pour vous mettre dans l’ambiance de l’hayashi rice !

Recette de l’hayashi rice maison

Ingrédients

Pour 4 portions

  • 400 g de bœuf en fines tranches (ou un gros morceau de basse côte)
  • 2 oignons
  • 12 petits champignons de Paris (250 g environ)
  • 2 gousses d’ail
  • 1 boîte de tomates pelées
  • 20 cl de vin rouge
  • 1,5 cuillère à soupe de fécule de pomme de terre ou de maïs
  • du fond de volaille ou de veau de qualité (j’ai utilisé deux palets de fond de volaille Picard)
  • 3 cuillères à soupe de ketchup
  • 2 cuillères à soupe de sucre
  • 4 cuillères à soupe de sauce worcestershire
  • poivre, sel ou sauce soja japonaise (shoyu)
  • un peu de persil séché pour servir (optionnel)
  • un trait de crème fraîche liquide pour servir (optionnel)

Préparation

  1. Si vous n’avez pas de bœuf coupé en fines tranches, procédez comme suit.
    Placer le morceau de bœuf au congélateur pour le rigidifier. Il a fallu 1h30 pour mon morceau de 400 g. Repérer le sens des fibres de la viande, elles forment des lignes le long de la chair qui vont toutes dans la même direction. A l’aide d’un couteau très aiguisé, tailler de fines tranches perpendiculairement aux fibres.
  2. Couper les deux oignons en deux. Poser la face plane de chaque moitié d’oignon contre une planche à découper et les tailler en forme de demi-lunes.
  3. Couper le bout terreux des pieds les champignons, les humidifier, les essuyer avec du papier absorbant ou une brosse douce, et les détailler chacun en quatre morceaux.
  4. Chauffer un peu d’huile dans une sauteuse. Faire revenir les morceaux de bœuf jusqu’à ce qu’ils changent de couleur. Transférer dans un récipient et réserver.
  5. Dans la même sauteuse, faire revenir les oignons à couvert pendant 5 minutes. Écraser deux gousses d’ail, ajouter aux oignons, baisser le feu et poursuivre la cuisson 5 minutes environ. Incorporer les champignons et cuire toujours à couvert 5 minutes environ. Ajouter les tomates pelées égouttées dans la sauteuse et les écraser.
  6. Mélanger 20 cl de vin rouge avec 3 cuillères à soupe de ketchup, 2 cuillères à soupe de sucre, 4 cuillères à soupe de sauce worcestershire et le bouillon de viande (2 galets de fond de volaille Picard pour ma part). Verser dans la sauteuse, couvrir, faire bouillir, baisser le feu et laisser mijoter 20 minutes.
  7. Transférer les éléments solides de la sauteuse dans un récipient à l’aide d’une écumoire. Verser le jus dans une casserole. Faire chauffer. Dans un verre, mélanger 1,5 cuillère à soupe de fécule de pomme de terre ou de maïs avec un tout petit d’eau froide, juste de quoi diluer la poudre. Ajouter d’un coup au jus chaud en fouettant. La sauce va épaissir instantanément (ou presque). Bien fouetter pour éviter tout grumeau. Goûter et rectifier éventuellement l’assaisonnement avec du sel, du poivre ou du shoyu. Réunir les éléments solides et la sauce dans la sauteuse.
  8. Pour servir, disposer du riz blanc cuit à la japonaise dans la première moitié d’une assiette. Verser la sauce et les garnitures sur l’autre partie de l’assiette. Parsemer le riz de persil séché (optionnel) et ajouter éventuellement un trait de crème liquide sur la sauce. Déguster avec une grande cuillère.

Note : il est fréquent de réaliser un omurice, autre grand classique de la cuisine Yõshoku, avec les restes de boeuf hayashi. Il suffit de préparer un omurice, en suivant cette recette par exemple, et de l’arroser de sauce. Un plat qui me rappelle un peu l’infraction caractérisée aux lois fondamentales que représente la diététique de la poutine canadienne.

7 réflexions sur « Bœuf mijoté en sauce à la japonaise (hayashi rice) »

  1. Oh, encore un truc que je ne connaissais pas ! J’ai regardé la vidéo, c’est fou, à un moment le chef explique qu’ils achètent du riz complet et le polissent eux même tous les jours en fonction de la quantité nécessaire, pour avoir toujours du riz « frais » ! Je me demande si ça fait vraiment une différence…

    1. Oh, merci pour l’explication ! Je voyais qu’il montrait différents riz mais je n’avais pas compris qu’il parlait de le pôlir à la minute ! J’aimerais beaucoup goûter aussi. Si c’est comme le café ou le sarazin, le riz peut peut-être rancir avec le temps et perdre ses arômes. Une amie japonaise sent déjà une nette différence entre le goût du riz nouvelle récolte et un riz plus ancien. Elle trouve le second fade…

  2. Ca donne vraiment envie de tester, pour avoir ce goût « japonais » avec des ingrédients tellement « bien de chez nous ». Ca me fait penser à deux autres spécialités japonaises, le riz au beurre et les mayonnaise au miso que je croyais exceptionnelles là-bas, mais pas du tout, le beurre et la mayonnaise sont entrés et ancrés dans la cuisine japonaise.

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